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Balados de Services financiers Innovation CIBC
Dans notre série de balados #ÉconomieInnovationCIBC, des dirigeants, entrepreneurs, experts et investisseurs en capital de risque s’entretiennent sur l’évolution de l’économie nord-américaine de l’innovation.
De la vie à la ferme à la création d’une entreprise en démarrage prospère avec Katherine Regnier, fondatrice de Coconut Software
Résumé de l'épisode
De la vie à la ferme à la création d’une entreprise en démarrage prospère avec Katherine Regnier, fondatrice de Coconut Software
Katherine Regnier est chef de la direction et fondatrice de Coconut Software, une plateforme de mobilisation de la clientèle destinée aux institutions financières. Elle a lancé l’entreprise en 2011 après avoir reconnu la nécessité de mettre au point un logiciel de prise de rendez-vous amélioré alors qu’elle avait de la difficulté à prendre un rendez-vous pour obtenir un massage. Depuis, Katherine dirige l’entreprise et a obtenu du financement de capital de risque, formé des partenariats stratégiques et enregistré une croissance rapide que son secteur lui envie. Dans cet épisode, Katherine nous fait le récit inspirant du lancement de Coconut, il y a dix ans, et du courage dont elle a fait preuve en risquant tout dès ses débuts. Nous découvrons aussi à quoi ressemble la vie après la pandémie pour l’entreprise et comment l’équipe a redoublé d’efforts pour être là pour ses clients tout au long de la crise.
Notes de l’épisode
Grandir à la ferme s’est avéré être la formation parfaite pour démarrer une entreprise
Katherine attribue sa réussite dans l’univers des entreprises en démarrage à son enfance passée à la ferme. Ayant grandi sur une ferme en Saskatchewan, elle a appris très tôt des compétences et des leçons essentielles, notamment la valeur du travail acharné, de la force et de la persévérance, et le fait de voir la vie comme un marathon et non comme un sprint. Un état d’esprit qui sort des sentiers battus, le fait de tirer de la fierté de son travail et une bonne dose de dévouement comptent parmi les autres qualités qu’elle a acquises dès son plus jeune âge. Les antécédents de Katherine ont aussi contribué à l’humilité et à la gentillesse qu’elle a réussi à conserver tout au long de son parcours. Elle s’empresse de souligner que ces qualités ne doivent pas être considérées comme des faiblesses.
Parfois, il suffit d’une excellente idée pour pouvoir continuer
Malgré ses antécédents limités en matière de développement de logiciels, Katherine s’est engagée à réaliser sa vision liée à Coconut Software dès le début. Elle avait repéré un irritant alors qu’elle avait de la difficulté à prendre rendez-vous pour obtenir un massage et elle savait intuitivement qu’il devait y avoir une façon d’améliorer et de simplifier le processus. Katherine a passé trois ans à chercher le bon partenariat pour mettre en œuvre son idée, tout en restant fidèle à sa vision et en ne faisant aucun compromis sur ses limites. En faisant preuve de patience et de constance tout au long du processus, Katherine a finalement réussi à concrétiser son idée, malgré les obstacles qui jouaient en sa défaveur.
Le fait d’accorder la priorité aux gens, à la passion et au rendement mène loin
Coconut Software accorde une priorité absolue aux gens, à la passion et au rendement, dans cet ordre. Au début, Jackson Hewitt et Capital One sont devenus clients de l’entreprise et ces sociétés ont contribué à renforcer la crédibilité de Coconut en tant qu’organisation. Katherine affirme qu’en règle générale, Coconut traite ses clients comme des partenaires de confiance. Elle se fait un devoir de poser aux clients des questions sur leur vie professionnelle et familiale pour aider l’équipe de Coconut à mieux comprendre les défis qu’ils doivent surmonter sur les plans personnel et professionnel.
Services financiers Innovation CIBC est un partenaire financier de confiance pour les entrepreneurs et les investisseurs. Communiquez avec les membres de notre équipe à l’adresse https://www.innovationbanking.cibc.com/fr/accueil.
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Michael Hainsworth
CIBC
Katherine Regnier
Coconut Software
Katherine [00:00:02] Il faut assurer la réussite des entreprises en démarrage dans le secteur des technologies. Il faut les inciter à faire un premier appel public à l’épargne ou les laisser exister afin que nous puissions favoriser de nouvelles idées et pousser tous les employés qui ont travaillé à Coconut à démarrer leur propre entreprise. Je crois que c’est de cette façon que l’on favorise un écosystème.
Michael [00:00:21] Bonjour, je m’appelle Michael Hainsworth. Le balado de Services financiers Innovation CIBC explore le monde des entreprises en démarrage, des entreprises en phase de croissance et des entreprises établies qui ont fait une percée importante dans leurs secteurs partout dans le monde. Nous parlons aux entrepreneurs qui laissent leur marque grâce à leur passion sans peur à l’égard de ce qu’ils font. Grâce aux leçons qu’ils ont apprises, nous apprenons comment mieux gérer nos propres entreprises, mobiliser nos propres clients et explorer de nouvelles façons de penser à l’économie de l’innovation. Coconut Software vise à offrir une meilleure expérience bancaire. En 2011, Katherine Regnier, une jeune fermière qui s’est transformée en entrepreneure, a décidé qu’il était temps de faire passer à un niveau supérieur un petit programme de prise de rendez-vous qu’elle avait élaboré pour une amie massothérapeute. Le fait d’être enceinte de trois mois ne l’a pas dissuadée. C’était une motivation. Depuis, elle dirige l’entreprise et a obtenu du financement de capital de risque, formé des partenariats stratégiques et enregistré une croissance rapide que son secteur lui envie. Qu’est-ce qu’elle a vu qui a échappé aux autres? Pourquoi rester à Saskatoon alors que tant d’autres sociétés ont déménagé dans la Silicon Valley du Nord? À quoi ressemble la vie après la pandémie de COVID-19 pour une entreprise qui a mis les bouchées doubles pour aider ses clients pendant la pire crise sanitaire des 100 dernières années? Nous avons commencé notre conversation au tout début. Prête à tout risquer, avec un bébé en route, Mme Regnier a créé son entreprise en sautant d’un avion sans parachute, le confectionnant pendant sa chute, avec un prêt de 5 000 $ d’une coopérative d’épargne et de crédit. Dès le départ, vous avez quitté votre emploi alors que vous étiez enceinte de trois mois pour vous concentrer sur la mise sur pied de Coconut. C’était comme sauter d’un avion sans parachute et confectionner ce dernier pendant votre chute?
Katherine [00:02:02] À l’époque, j’ai parlé de cette décision à mes pairs et à ma famille et certains y étaient très favorables, tandis que d’autres m’ont dit : « Pourquoi n’attends-tu pas d’être en congé de maternité? » Je me suis posé cette question : « Que se passerait-il si demain était le dernier jour de ma vie? Quels seraient mes regrets? » J’aurais regretté de ne pas avoir misé sur moi-même. C’est à ce moment que la décision est devenue beaucoup plus facile à prendre.
Michael [00:02:29] Vous dites donc qu’il était plus facile pour vous de décider d’aller de l’avant, car vous ne saviez pas ce que l’avenir vous réservait? Cela ressemble à une philosophie de vie.
Katherine [00:02:39] En fait, c’est la façon dont je prends beaucoup de décisions dans ma vie. Ce sont mes critères de prise de décision. Que se passerait-il si demain était mon dernier jour? Qu’est-ce que je ressentirais? Habituellement, vous avez une idée claire de vos priorités et de ce qui compte pour vous lorsque vous pouvez vous imaginer dans ce type de scénario.
Michael [00:02:57] L’idée de Coconut découle de votre difficulté à prendre rendez-vous pour un massage?
Katherine [00:03:02] C’est tout à fait exact. Je me souviens même de son nom. Elle s’appelle Kristen. De toute évidence, beaucoup de gens qui sont très compétents dans leur domaine n’ont pas nécessairement les ressources nécessaires pour que quelqu’un puisse prendre des rendez-vous pour eux. Je voyageais souvent et je me souviens d’avoir réservé un vol pour Boston et de m’être dit que c’était beaucoup plus compliqué que de prendre rendez-vous avec ma massothérapeute au bout du couloir. J’ai dit à Kristen : « Si je créais ce logiciel, l’achèteriez-vous? » Elle m’a répondu : « Absolument ».
Michael [00:03:28] C’est ainsi que tout a commencé, mais ce n’était pas votre domaine de compétence. Si je comprends bien, vous avez grandi sur une ferme, n’est-ce pas?
Katherine [00:03:38] C’est tout à fait exact, Michael. Vous ne voyez peut-être pas le fil conducteur, mais je crois que l’éthique de travail sur la ferme a joué un rôle déterminant dans ma capacité de démarrer une entreprise, car il s’agit d’un véritable marathon. Et quand vous travaillez à la ferme, c’est ce que vous faites. C’est votre fierté et votre joie. Je crois que c’est nécessaire pour persévérer malgré les hauts et les bas d’une entreprise en démarrage.
Michael [00:04:00] Parlez-moi de ce que c’est de persévérer malgré ces hauts et ces bas. Lors d’un creux, comment pouvez-vous remonter la pente?
Katherine [00:04:06] Ce n’était pas vraiment une option pour moi. Je crois que lorsque vous vivez un creux, vous devez simplement le reconnaître, l’accepter et, le matin venu, déterminer le plan d’action. Selon moi, il faut reconnaître que oui, c’était absolument horrible, mais il faut s’y faire. Il faut ressentir et exprimer ces sentiments. Comme je l’ai dit, on se couche, puis on se réveille le lendemain et il s’agit d’un autre jour. Ce n’est pas important. Il faut toujours se tourner vers l’avenir et apprendre de ce qui s’est passé la veille.
Michael [00:04:36] Comme vous le dites, votre siège social est à Saskatoon. C’est là que vous avez bâti cette entreprise. Il ne s’agit pas exactement d’une plaque tournante de la technologie au Canada. Vous avez un bureau à Toronto, je le sais. Pourquoi ne pas simplement déménager à Toronto?
Katherine [00:04:48] C’est ce qu’on nous demandait constamment pendant nous mobilisions des fonds, Michael. Nous avions près d’un million de dollars de revenus à Saskatoon, nous travaillions avec certaines des plus grandes sociétés des États-Unis et j’étais en mesure de dire : « Non, nous pouvons le faire à partir d’ici. » Je crois que la famille a toujours été une priorité pour moi. Je n’avais pas l’impression que de déraciner ma famille et la faire déménager à l’autre bout du monde était la bonne décision à prendre à ce moment-là, surtout considérant le fait que j’étais mère et que je travaillais 18 heures par jour, alors j’avais besoin de ma famille plus que jamais.
Michael [00:05:22] Pendant que vous bâtissiez cette entreprise à Saskatoon, sur les 800 candidats au programme d’accélérateur de Google destiné aux femmes, vous comptiez parmi celles qui ont été sélectionnées en 2020. Qu’est-ce que cela signifie pour vous?
Katherine [00:05:33] C’était vraiment génial. Ce qui était fascinant à ce sujet est que, souvent, dans les programmes d’accélérateur, vous avez 20 % des sociétés les plus performantes. Dans ce programme d’accélérateur, Michael, chaque femme était tout simplement une puissance en soi. C’était inconcevable d’avoir une telle communion d’esprit avec ces femmes et de comprendre leurs antécédents, leurs origines et les entreprises qu’elles bâtissaient. Google a fait un travail formidable avec ce programme d’accélérateur. J’ai été époustouflée.
Michael [00:06:01] Qu’est-ce que cela vous a apporté? Qu’est-ce que cela a changé pour vous?
Katherine [00:06:06] Cela m’a ouvert beaucoup de portes sur le plan du réseautage. Lorsque je veux parler à des employés de Google, je peux communiquer avec quelqu’un qui m’aidera à m’y retrouver dans l’organisation. En fait, ce qui a grandement aidé notre entreprise, c’est que nous tentions de faire passer la plateforme Reserve sur Google au Canada. C’était la possibilité que notre plateforme soit utilisée directement sur Google, activée par la voix ou autre. Nous avons réussi à le faire aux États-Unis et au Canada. Cette occasion nous a permis d’exercer des pressions et de dire : « Bon, nous faisons partie de ce programme d’accélérateur et nous avons besoin de votre aide. Vous devez nous ouvrir les portes pour cette technologie offerte par Google. » Je pense que cela nous a aidés à y parvenir.
Michael [00:06:46] On a écrit que vous avez à cœur la croissance de l’écosystème des entreprises en démarrage au Canada, mais que faut-il faire pour que la participation des femmes augmente?
Katherine [00:06:53] Je crois qu’il y a deux volets à cette question. D’abord, et je vais en parler pour la Saskatchewan, il faut que les entreprises en démarrage dans le secteur des technologies réussissent. Il faut les inciter à faire un premier appel public à l’épargne ou les laisser exister afin que nous puissions favoriser de nouvelles idées et pousser tous les employés qui ont travaillé à Coconut à démarrer leur propre entreprise. Je crois que c’est de cette façon que l’on favorise un écosystème. Je ressens beaucoup de pression pour réussir en Saskatchewan afin que nous puissions commencer à voir cela se produire, et beaucoup d’autres sociétés technologiques en Saskatchewan le font aussi. Je crois que d’abord et avant tout, il faut laisser un certain temps s’écouler avant qu’il y ait plus d’une ou deux sociétés. En ce qui concerne les femmes, voici une jeune fermière de la Saskatchewan qui vit à Saskatoon et qui a une entreprise très prospère... Au bout du compte, j’espère seulement que cela inspirera d’autres femmes à en faire autant. Je crois que nous subissons souvent une pression qui nous pousse à choisir entre notre carrière et notre famille. J’espère avoir démontré que vous pouvez faire les deux et réussir les deux. De plus, vous n’avez pas besoin d’être programmeur. Je crois que c’est l’autre chose. Je ne connaissais absolument rien des logiciels et du développement de logiciels et j’ai réussi à trouver une façon de le faire avec un prêt de 5 000 $. J’espère que c’est inspirant et que tout le monde sait que c’est possible.
Michael [00:08:12] Parlez-moi de cet état d’esprit qui sort des sentiers battus pour votre entreprise, car on pourrait supposer que vous étiez conceptrice de logiciels lorsque vous avez eu cette idée, mais vous aviez une idée sans avoir de coffre à outils pour la concrétiser. Comment êtes-vous parvenue à avoir une idée à laquelle personne d’autre n’a pensé?
Katherine [00:08:32] Vous savez, je crois que lorsqu’un entrepreneur ou quiconque a une idée, elle découle habituellement d’un irritant. J’avais un irritant et je savais qu’il était possible d’améliorer les choses. Et je n’ai jamais renoncé à l’idée. Il m’a fallu plus de trois ans pour trouver la bonne solution pour lancer ce projet. J’ai connu des partenariats qui ont mal tourné. J’ai fait affaire avec une société qui voulait être propriétaire de la propriété intellectuelle, puis j’ai dû récupérer mon argent et j’ai perdu beaucoup de temps. Il m’a donc fallu beaucoup de temps, car je n’avais pas de coffre à outils. Par contre, je crois qu’il faut être très futé et comprendre ce qui vous manque, puis protéger cet élément. Lorsque j’ai trouvé la bonne entreprise, je savais que je voulais être propriétaire de la propriété intellectuelle. Je savais que je voulais être propriétaire de mon entreprise. J’ai dû préciser très clairement ces limites. Lorsque vous travaillez avec quelqu’un d’autre, quel est le plan de sortie? J’avais besoin d’un plan de sortie avant même de commencer à travailler avec eux, car je savais qu’au bout du compte, je voulais être propriétaire de cette entreprise.
Michael [00:09:27] Le premier client important de Coconut a été Telus, ce qui a contribué à favoriser la croissance de l’entreprise au début, mais elle en a tiré des leçons. Six mois après le début de la relation, Telus voulait y mettre fin. Cela a motivé encore davantage Mme Regnier. Elle a conservé le client et s’est tournée vers les États-Unis, avec une approche visant à percer le marché et faire croître ses affaires, tout en conservant son siège social à Saskatoon. J’ai demandé à Mme Regnier ce qu’elle avait vu dans le domaine de la technologie financière et qui avait échappé aux autres à l’époque. J’aimerais changer un peu de sujet. Qu’est-ce que Coconut Software a fait dans le domaine de la technologie financière que d’autres ne faisaient pas à l’époque?
Katherine [00:10:06] C’est très intéressant, Michael. Nous avons commencé dans le segment des PME, notamment avec cette massothérapeute. C’est le domaine sur lequel nous nous sommes concentrés. Nous avons ensuite franchi la première étape auprès des grandes entreprises lorsque Telus est devenu notre client, puis nous nous en sommes très bien tirés dans le secteur des télécommunications. Par la suite, nous avons commencé à nous pencher sur le secteur de la vente au détail. Nous avons constaté que les acheteurs n’étaient pas nécessairement prêts. Ils n’étaient pas encore rendus là. Ils ne disaient pas : « Je vais faire une réservation dans ce magasin pour obtenir ce service. » Il s’agissait d’un changement pour le secteur de la vente au détail, qui disait : « Nous allons maintenant offrir ces services », mais le consommateur n’était pas encore rendu là. Lorsque j’ai pris un peu de recul et que je me suis dit : « Quand un consommateur sait-il qu’il a besoin d’un rendez-vous, dans quelles situations Coconut compte-t-elle? », il était très évident que c’était dans le domaine de la technologie financière, car les gens se soucient de leur argent. Ils se soucient de leur retraite et de leur avenir. Ils se soucient de leurs enfants. Je me souviens d’avoir eu une discussion avec notre chef des services financiers à l’époque. Je lui ai dit que nous devrions nous concentrer sur les services financiers. Il a dit : « Oh, mon Dieu, oui. » C’était tellement évident. Ce secteur devait être notre objectif. Je dirais que les banques en étaient à leurs tous débuts en matière de transformation numérique. Il y avait donc encore beaucoup d’utilisateurs précoces. Depuis la COVID-19, toutes les entreprises comprennent à quel point l’interaction numérique est importante et elles savent qu’elles doivent l’offrir pour communiquer avec leurs clients.
Michael [00:11:28] La COVID-19 a-t-elle eu une incidence importante sur l’expansion de vos affaires?
Katherine [00:11:34] Michael, lorsque la pandémie de COVID-19 est survenue, je crois que nous étions dans le même bateau que beaucoup de gens, c’est-à-dire que nous nous disions : « Face à l’inconnu, que devons-nous faire? » Je ne me suis pas transformée en PDG du déni. Je me suis transformée en PDG de la survie et nous avons réduit notre budget de plusieurs millions de dollars, mais nous avons conservé nos objectifs et nous les avons atteints.
Michael [00:11:56] Comment avez-vous pu réduire un budget de millions de dollars tout en conservant vos objectifs?
Katherine [00:12:00] J’étais simplement d’avis que nous pouvions y arriver. Je ne sais pas. Je me suis simplement dit : « Et après? Quelle est la pire chose qui puisse arriver? Nous n’atteindrons pas nos objectifs. » Cela dit, je dois lever mon chapeau à notre équipe de Coconut, qui s’est consacrée cœur et âme à les atteindre. Il y a eu un certain coût humain en ce sens que les gens ont travaillé sans relâche. Nous avons également dû nous assurer de trouver un équilibre. Nous avons aussi été privilégiés en raison du fait que le secteur que nous avons choisi, celui des services financiers, a dû se démener parce que des gens perdaient leur emploi. Les gens avaient besoin de parler à quelqu’un. Ils ne voulaient pas attendre. Ils devaient le faire, par voie virtuelle ou non. Nous avons aidé certaines de ces institutions, qui nous disaient : « Oh, nos conseillers n’ont même pas d’ordinateurs portatifs et s’ils en ont, ils ne sont même pas dotés de caméras. » Nous avons donc essayé d’être un partenaire en leur disant : « D’accord, voici ce que nous pouvons faire pour contribuer à les faire rendre plus courants, à les simplifier, de sorte que l’expérience des membres sera bien meilleure que s’ils étaient mis en attente ou s’ils attendaient dans une file pendant des heures. »
Michael [00:12:59] Votre siège social se trouve à Saskatoon, vous avez un bureau à Toronto et la plupart des entreprises en démarrage du secteur des technologies commencent dans leur propre cour pour tester le produit afin de s’assurer qu’il existe un besoin et un marché potentiel, mais vous vous êtes concentrée sur les États-Unis dès le départ. Parlez-moi de cette stratégie.
Katherine [00:13:16] Si vous regardez votre clientèle, elle est beaucoup plus importante aux États-Unis qu’au Canada, n’est-ce pas? Il est donc logique que ce soit là que nous devions nous diriger. Nous avons fait de l’excellent travail au Canada, ne vous méprenez pas. Je crois que c’était en 2017 ou en 2018, nous nous sommes réellement concentrés sur le Canada. Une fois que nous avons compris le fonctionnement, nous nous sommes tournés vers le marché américain. Je pense que l’occasion est beaucoup plus importante.
Michael [00:13:41] Alors, comment avez-vous fait une percée sur ces marchés?
Katherine [00:13:44] Oh, vous devez avoir de la chance, Michael. Vous savez, nous avons eu de la chance du fait que l’un de nos principaux clients, alors que nous ne comptions que cinq ou six employés, était Jackson Hewitt. Par la suite, Capital One est devenu un client. Il s’agit donc de certains des utilisateurs précoces dans leur secteur. Je crois que le plus important, c’est de trouver des clients qui vous donnent de la confiance et de la crédibilité et de vous concentrer sur ce partenariat avec eux, parce que lorsque je peux dire : « Oh, nous travaillons avec Capital One », les gens ont l’impression que nous savons ce que nous faisons. Capital One ne collaborera pas avec n’importe qui. Je crois que cela donne à votre entreprise la crédibilité et la confiance nécessaires.
Michael [00:14:21] Comment allez-vous au-delà de cette relation initiale?
Katherine [00:14:25] Nous sommes très déterminés. Nous disons entre autres que nous sommes axés sur les gens, la passion et le rendement. Je crois que ces éléments sont mis en place stratégiquement dans cet ordre. Nous sommes résolument concentrés. Nous recevons beaucoup de commentaires sur le fait que nous traitons nos clients comme des partenaires. Ça semble être un cliché, mais je veux aussi savoir avec qui nous travaillons. Ce sont des humains. Combien d’enfants avez-vous? Quelle est votre boisson préférée? À quel endroit aimez-vous prendre vos vacances? Il s’agit d’approfondir ces relations parce qu’au bout du compte, notre travail consiste à les faire passer pour des vedettes du rock et nous devons comprendre les obstacles qu’elles doivent surmonter, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, et ce que nous devons faire pour les soutenir à cet égard. La culture de Coconut est très unique et très exceptionnelle pour ce qui est de nous soutenir mutuellement et de soutenir nos clients. Je n’ai rien vu de tel jusqu’ici et d’autres cadres qui se sont joints à notre entreprise me l’ont dit. Ils sont un peu surpris de notre degré de collaboration.
Michael [00:15:18] Mme Regnier attribue à son enfance passée à la ferme son point de vue sur la vie de fondatrice d’une entreprise en démarrage. Après tout, comment pouvez-vous vous prendre trop au sérieux lorsque vous passez votre jeunesse à pelleter des excréments de vache? Cela lui a permis de sortir des sentiers battus plus que quiconque. On l’a décrite comme une personne enjouée, pas très sérieuse, mais engagée à l’égard de ses passions, ce qui est loin de l’image de celle qui livre un combat à mains nues, comme je croyais que les entrepreneurs devaient être. Vous parliez de culture, alors parlons-en davantage. On vous a décrite comme étant enjouée, pas très sérieuse, mais engagée à l’égard de vos passions. Je croyais que les entrepreneurs devaient tous être des personnes qui livrent un combat à mains nues et sans retenue.
Katherine [00:16:00] Je me demande parfois si je devrais ressembler davantage à cette image, mais je crois que nos résultats, nos employés et leur fidélité démontrent que ce n’est pas toujours nécessaire. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de responsabilisation. Je crois que les gens se méprennent parfois. Ne croyez pas que la gentillesse est une faiblesse. Ainsi, même si je suis très enjouée, très gentille et remplie de compassion, j’ai aussi des limites et dans mon entreprise, il y a des responsabilités, des objectifs et des cibles. Et je m’attends à ce que vous les respectiez. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas nous amuser tout en étant gagnants, mais nous avons des attentes.
Michael [00:16:32] Eh bien, parlez-m’en. Si nous ne devons pas croire que le fait que vous êtes enjouée est une faiblesse, d’où vient votre force?
Katherine [00:16:40] La force réside dans le fait de dire très clairement ce que l’on attend de chaque personne dans l’entreprise et de chaque service, mais le conseil d’administration nous dit très clairement ce que nous devons réaliser. C’est en ayant un plan solide que nous allons y arriver. C’est exactement ce que nous observons chez les cadres supérieurs. Pouvez-vous livrer la marchandise? J’estime que c’est essentiel. Vous pouvez être très sérieux et direct. Voilà où réside la force. Toutefois, au bout du compte, les gens veulent travailler pour des gens qui les comprennent et qui font preuve d’empathie à leur égard. Je crois que si vous dites : « Vous devez quitter parce que votre enfant est malade? D’accord, ce n’est pas un problème », je suis convaincue que jeudi soir, si j’ai besoin de cette personne, elle sera disponible. Je crois qu’il s’agit simplement de traiter vos employés comme des adultes. Ils vous le rendront au centuple.
Michael [00:17:31] Votre philosophie semble s’étendre à certains employés du bureau, y compris le directeur de l’accueil.
Katherine [00:17:38] Oui, oui, il fait partie intégrante de notre culture. Il a toujours une influence importante. Pour ceux qui nous écoutent, Cota est le berger allemand de notre directeur de la technologie et il vient régulièrement au bureau de Saskatoon. Avant la pandémie de COVID-19, il était ici tous les jours. Je dirais même qu’il a été élevé dans nos bureaux.
Michael [00:17:58] Vous aviez donc des options lorsque vous avez lancé une entreprise en démarrage. Vous auriez pu opter pour des tables de baby-foot, mais vous avez plutôt choisi d’accueillir un chien au bureau.
Katherine [00:18:05] C’est exact. C’est exact.
Michael [00:18:07] Après la pandémie, qu’est-ce qui attend Coconut en 2021? Après tout ce que vous avez réussi à réaliser, tous les objectifs que vous avez réussi à atteindre, et malgré les réductions de dépenses que vous aviez effectuées, à quoi ressemble 2021?
Katherine [00:18:25] 2021... je diviserais les choses en quelques piliers, dont notre personnel et notre culture. Entre autres, nous cherchons à créer un équilibre entre le travail et la vie personnelle. Nous envisageons donc des choses comme les vacances illimitées et la semaine de travail de quatre jours. Comment pouvons-nous redonner plus de temps aux gens pour qu’ils puissent profiter de leur vie? C’est le plus important. Prendre soin d’eux. Deuxièmement, nous allons probablement mobiliser des fonds de nouveau. Nous allons mobiliser plus de fonds pour dynamiser notre entreprise. Nous avons un plan, Michael, et nous l’appelons « 33 en trois », c’est-à-dire que nous atteindrons 33 millions en trois ans. Et nous croyons que nous pouvons y parvenir. Nous avons un bon plan. Il s’agit de mettre l’accent sur le marché des services financiers aux États-Unis et simplement de continuer à établir et à approfondir ces relations.
Michael [00:19:15] Parlez-moi de l’aspect lié au travail et à la culture. Il y a beaucoup de spéculation sur ce à quoi le monde du travail ressemblera en 2021 une fois que la COVID-19 sera dans le rétroviseur. La semaine de travail de quatre jours... vraiment? Vous croyez que cela va réellement se produire?
Katherine [00:19:34] Je suis convaincue que c’est ce que nous allons faire à Coconut. Nous avons examiné les vacances illimitées. En fait, les gens ne les prennent pas. Par contre, si nous offrons une semaine de travail de quatre jours, les gens pourront passer plus de temps avec leur famille. Je crois que les gens sont des adultes. Ils feront ce qu’ils doivent faire. Je me souviens d’avoir occupé des emplois du lundi au vendredi, et vous naviguiez sur Facebook à seize heures parce que vous attendiez simplement que la fin de la journée arrive, et ce n’est pas une bonne façon de travailler. Je crois que si vous aviez quatre jours pour réaliser vos tâches, vous le feriez dans ce délai.
Michael [00:20:12] Cela ressemble davantage à l’état d’esprit qui sort des sentiers battus dont nous voulons parler. D’où cela vous vient-il? L’idée que vous auriez pu simplement suivre la voie habituelle, vous auriez pu simplement suivre toutes les leçons qu’un programme de MBA vous aurait enseignées et les appliquer. Vous ne faites rien de tout cela.
Katherine [00:20:35] Je ne sais pas pourquoi. Je crois que cela fait simplement partie de qui je suis de remettre les choses en question et de dire que je sais toujours qu’elles peuvent être améliorées. Qu’est-ce que cela signifie?
Michael [00:20:46] Katherine, c’était fascinant. Merci beaucoup de votre temps et de vos commentaires.
Katherine [00:20:50] Merci, Michael. C’est l’une des meilleures entrevues auxquelles j’ai participé, alors merci.
Michael [00:20:55] Quoi que la vie réserve à Mme Regnier et à Coconut Software après la COVID-19, la fondatrice s’attend à continuer de travailler à Saskatoon, à prendre de l’expansion alors qu’elle fait des percées dans de nouveaux marchés et à ce que le directeur de l’accueil et ses autres employés aient des gâteries à profusion, littéralement et autrement, en favorisant la prise de risque dans le but d’aider l’entreprise à prendre de nouvelles directions. Je m’appelle Michael Hainsworth et je vous remercie de votre attention.